Aller au contenu

Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, II.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
284
critique et conférences

taire déjà qualifié) que « pour » l’œil : falot et tableau, vert et pivert, tant d’autres dont la seule pensée me fait rougir, et que pourtant vous retrouverez dans maints des plus estimables modernes. Les grands Parnassiens, Coppée, Dierx, Hérédia, Mallarmé, Mendès, n’ont garde d’offrir de pareils scandales. Ce leur est déjà un mérite que les imprécations de M. Raynaud ne leur ôteront point à mes yeux. Vous ne trouverez pas non plus chez eux ces rimes en ang et en ant, en anc et en and, que ne sauve pas la consonne d’appui, même dans ces magnifiques vers de Victor Hugo :


Un flot rouge, un sanglot de pourpre, éclaboussant
Les convives, le trône et la table, de sang,


ni la rime artésienne ou picarde, pomme et Bapaume, ni la méridionale Grasse (la ville) et grâce, ni même la normande aimer et mer, bien que consacrée par Corneille et aussi par Racine, et il n’y a plus guère que M. Vacquerie, disciple en ceci de ce dernier, et d’ailleurs normand comme Corneille, qui ait osé de nos jours un provincialisme comme :


J’aurais fini par supporter
Un chœur d’Esther.