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critique et conférences


Et en quoi, je vous prie, excèdent dans la rime ces Parnassiens que vous conspuez ? Citez-moi, sauf ès cas voulus, des rimes d’eux blâmables dans l’outrance. Oui, il y a des poètes qui riment trop richement et c’est à ceux-là que j’ai pensé en écrivant quelques vers (d’ailleurs bien rimés) contre la Rime. Mais je ne les vois nulle part en bon lieu, par conséquent dans les rangs sérieux du Parnasse Contemporain. Quant à Banville, que semblerait viser de façon plus spéciale le reproche de rimer trop richement, relisez-le, et citez-moi une rime de lui qui ne soit rigoureusement judicieuse.

N’est-ce pas tout ce qu’il y a à dire sommairement sur la rime ? Oui, n’est-ce pas, ou peut s’en faut, et je vous ai prouvé que la rime est un mal nécessaire dans une langue peu accentuée, la rime suffisante pour le moins ? Oui ou non ? D’ailleurs n’importe ! et il me reste à parler de l’Assonance, qui est à la mode. Mais je m’aperçois qu’au lieu d’un mot c’est deux qu’il me faut maintenant.

L’Assonance est, pour parler selon la rigueur, la rencontre, à la fin de deux lignes plus ou moins rhytmées, de la même voyelle encadrée autant que possible par la même consonne d’appui et une consonne ou une syllabe muette terminale différente. Exemple : Drole, Drome,