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critique et conférences

d’autres, vieilles tapisseries que tout cela, en vérité !

Je ne voudrais pourtant pas finir sur une ironie. Car dans ce diable de livre il y a énormément de talent, figurez-vous ! — un talent bizarre, recherché, si vous- voulez, mais enfin un talent incontestable et hors de pair. Tous ceux, du reste, qui connaissent les quelques romans de M. Barbey d’Aurevilly, ainsi que ses œuvres de critique et de polémique, se plaisent à lui reconnaître un style, une vraiment manière à lui, style de race, certes, et manière originale ! Dans le livre qui nous occupe, je me bornerai — vu le peu de place — à vous signaler, avec mille réserves de fond, bien entendu, la forme très remarquable en particulier des chapitres sur Balzac, Stendhal, M. Mérimée, et Edgar Poe. Vous y trouverez à profusion des images souvent réussies et toujours poétiques, des hardiesses parfois heureuses, et jamais vulgaires, le tout assaisonné et relevé par une certaine crânerie d’allure point du tout déplaisante. Ah ! si M. Barbey d’Aurevilly pouvait planter là ses systèmes !

L’Art, 30 décembre 1865.