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critique et conférences

charmeresse n’avait pas tardé à ne plus dissimuler ses préférences pour l’héritier des César. Inde iræ. Bienheureuses colères, d’ailleurs, qui nous ont valu les Châtiments, livre de transition entre l’Hugo romantique un peu étriqué et l’Hugo débordant du second Empire et de cette troisième République, duquel livre superbe et détestable il va être reparlé incidemment.

J’ai passablement connu Victor Hugo. Les premières fois que je le vis, c’était sous l’Empire, à Bruxelles, dans le petit hôtel historique, par l’Année terrible, de la place des Barricades. J’allais assidûment chez lui, pendant le siège de Paris, hôtel de Rohan, et depuis rue de la Rochefoucauld. Des raisons à moi m’empêchèrent, par la suite, de continuer ces relations toutes bienveillantes de sa part, toutes respectueuses de l’autre, puis ma vie plus qu’accidentée m’éloigna définitivement de sa maison, devenue de moins en moins semblable à celle de Socrate. Mais ce que je sais de lui en fait de politique, ses propos spontanés et ses reparties sur ces matières me l’ont toujours donné comme un républicain très mauvais teint, du moins républicain au sens actuel, aristocratique un peu d’éducation, et de prétentions beaucoup, qu’il n’a jamais cessé d’être.

Ne l’ai-je pas entendu, en plein siège, devant