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charles baudelaire


Qu’ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille,
Luisant comme ces trous où l’eau dort dans la nuit.
Ils ont les yeux divins de la petite fille
Qui s’étonne et qui rit à tout ce qui reluit.


Vous concluez de là, n’est-ce pas, que le poète est bien ému lui-même, et que c’est cette émotion qui lui dicte, qui lui souffle, qui lui « inspire » — lâchez le mot ! — des vers si saisissants : concluez.

Mais poursuivez :


Avez-vous observé que maints cercueils de vieilles
Sont presque aussi petits que celui d’un enfant ?
La mort savante met dans ces bières pareilles
Un symbole d’un goût bizarre et captivant ;

Et lorsque j’entrevois un fantôme débile
Traversant de Paris le fourmillant tableau,
Il me semble toujours que cet être fragile
S’en va tout doucement vers un nouveau berceau ;

À moins que, méditant sur la géométrie,
Je ne cherche, à l’aspect de ces membres discords,
Combien de fois il faut que l’ouvrier varie
La forme de la boîte où l’on met tous ces corps.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Que dites-vous de ce petit morceau ? Pour moi, il me charme particulièrement. J’aime à la