Aller au contenu

Page:Verlaine - Correspondance, t1, 1922.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

créateur se plaît à dissimuler. Notre but est autre. Verlaine est entré depuis peu dans l’immortalité. Ne sent-on pas alors la nécessité impérieuse de faire la lumière sur chaque point demeuré obscur dans l’œuvre qu’il nous a léguée, et qui chaque jour s’affirme davantage, la parole du grand poète faisant écho à la sensibilité d’une époque ?

À défaut de confidences assez étendues sur l’homme et sur l’écrivain, nous avons sa correspondance. Sans faire état des fameuses lettres à Lepelletier, qu’on connaît en substance, car elles figurent dans l’ouvrage de ce dernier[1], les unes dans leur intégralité, les autres fragmentairement, il a paru, on le sait, depuis la mort de Verlaine, en janvier 1896, plusieurs séries de lettres adressées à des amis de l’auteur, voire même à divers correspondants, destinées, pour la plupart, à jeter une lueur nouvelle sur des périodes peu connues de son aventureuse carrière. C’est ainsi que furent publiées les « Lettres d’Angleterre et du Nord » suivies de quelques autres, envoyées à Emile Blémont, de 1871 à 1874 ; vinrent ensuite celles d’Aix-les-Bains, — à F. A. Cazals ; d’autres à Félicien Rops, à Philippe Zilken, à Ernest Delahaye, à François Coppée, à Jules Tellier, d’autres encore à des correspondants anglais et à des éditeurs, tels Vanier et Savine, sans

  1. Sauf quelques-unes restées jusqu’à ce jour inédites. En nous autorisant, le 27 mars 1911, à reproduire intégralement celles que nous connaissions, et qui constituent le fonds Saffrey, le regretté Edmond Lepelletier nous informait qu’il avait conservé quelques-uns de ces originaux. C’est en vain que nous les avons cherchés depuis la mort du correspondant de Verlaine. Que sont-ils devenus ?