Page:Verlaine - Jadis et Naguère, Vanier, 1884.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


« Aillent !… » Ainsi de suite, et sa fade ironie
N’épargnait rien de rien dans sa blague infinie.
Elle écoutait le tout avec les yeux baissés
Des cœurs aimants à qui tous torts sont effacés,
Hélas !
Hélas !L’après-demain et le demain se passent.
Il rentre et dit : « Altro ! Que voulez-vous que fassent
Quatre pauvres petits millions contre un sort ?
Ruinés, ruinés, je vous dis ! C’est la mort
Dans l’âme que je vous le dis. »
Dans l’âme que je vous le dis. » Elle frissonne
Un peu, mais sait que c’est arrivé.
Un peu, mais sait que c’est arrivé. — « Ça, personne,
Même vous, diletta, ne me croit assez sot
Pour demeurer ici dedans le temps d’un saut
De puce. »
De puce. » Elle pâlit très fort et frémit presque,
Et dit : « Va, je sais tout. » — « Alors c’est trop grotesque
Et vous jouez là sans atouts avec le feu.
— « Qui dit non ? » — « Mais je suis spécial à ce jeu. »
— « Mais si je veux, exclame-t-elle, être damnée ? »
— « C’est différent, arrange ainsi ta destinée,
« Moi, je sors. » « Avec moi ! » — « Je ne puis aujourd’hui. »
Il a disparu sans autre trace de lui
Qu’une odeur de soufre et qu’un aigre éclat de rire.