Page:Verlaine - Les Poètes maudits, 1888.djvu/23

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LES POÈTES MAUDITS 9 HEURES Aumône au malandrin en chasse ! Mauvais œil à Tœil assassin ! Fer contre fer au spadassin ! — Mon âme n’est pas en état de grâce ! — Je suis le fou de Pampelune, J*ai peur du rire de la Lune Cafarde avec son crêpe noir... Horreur ! tout est donc sous un éteignoir. J’entends comme un bruit de crécelle... C’est la maie heure qui m’appelle. Dans le creux des nuits tombe un glas... deux glas. J’ai compté plus de quatorze heures... L’heure est une larme. — Tu pleures, Mon cœur !.. Chante encor, va! — Ne compte pas. Admirons bien humblement, — entre parenthèses, cette langue forte, simple en sa brutalité charmante, correcte étonnam- ment, cette science, au fond, du vers, cette rime rare sinon riche à l’excès. Et parlons cette fois du Corbière plus superbe encore. ^