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Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/111

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LE PARTI SOCIALISTE.

que rendre plus remarquable l’adhésion formelle qu’il donne au principe de la séparation de l’Église et de l’État, et il en développe les applications d’une façon vraiment large et élevée.

Nous trouvons notamment dans le rapport de Camille Jordan une page sur le serment politique qu’il est utile de citer parce qu’elle pose avec beaucoup de netteté sur son véritable terrain cette question qui est encore si controversée aujourd’hui :

« La première, la plus immédiate conséquence de la liberté des cultes, c’est la liberté absolue des idées religieuses. Il ne sera pas permis au législateur de s’interposer entre l’homme et la divinité ; il ne lui sera pas permis d’exiger du citoyen aucune profession de croyance religieuse, aucun acte qui suppose qu’il a telle ou telle doctrine.

« De là suit une grande vérité qu’il est temps de proclamer en France, c’est que sous la loi de la liberté des cultes, le législateur ne peut plus exiger de serments.

« Le serment est par essence un acte religieux ; il est un pacte formé avec les hommes, mais en présence de la divinité ; elle y est invoquée comme témoin et comme juge ; on suppose qu’elle lit au fond des cœurs, qu’elle commande la vérité et punira le mensonge. Tout cela est renfermé dans ce