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LE PARTI SOCIALISTE.

manquent ; et comment ces garanties pourraient-elles exister quand le souverain dispose d’un instrument de violence aussi formidable. »

Il importe d’enlever au pouvoir exécutif une arme aussi redoutable : tant qu’il la conservera dans les mains, il n’y aura pour les droits du peuple aucune sécurité.

L’esprit spécial qui préside à l’institution de l’armée est en contradiction formelle avec les principes de la Révolution, et alors même que l’on parviendrait à mettre le pouvoir exécutif dans l’impuissance de s’en servir pour opprimer le peuple, l’armée n’en resterait pas moins par sa nature même essentiellement dangereuse pour les libertés publiques.

« Les intérêts de la profession militaire sont-ils compatibles avec la liberté ? Est-il possible que l’armée prospère et que la liberté fleurisse ? " se demande M. Dunoyer dans son livre sur la Liberté du travail. « L’armée fleurit dans la guerre et la liberté dans la paix ; l’armée fleurit par les tributs et la liberté par le travail ; l’armée fleurit par les règlements et la liberté périt par les règlements. Le. plus grand intérêt de la liberté est de réduire les attributions du pouvoir, et le plus grand intérêt de l’armée est de les étendre… Il est sensible qu’entre la liberté et la profession des