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d’Espagne, de 1808 à 1812, en sont également des exemples frappants.

« De tous ces exemples, il résulte un enseignement qui mérite d’être relevé avec soin. Prenez une guerre entre des soldats-citoyens et une armée permanente ; au début de la campagne, l’armée aura le dessus, mais la milice nationale finira par l’emporter, grâce à l’opiniâtreté de sa résistance… Combattant pour leur propre sûreté et avec la ferme volonté de vaincre, ils seront vainqueurs. Si nous consultons l’histoire, elle nous apprendra que jamais une nation sous les armes n’a été vaincue. »

Le général Radetzky a exprimé dans ces quelques lignes toute la philosophie de l’histoire militaire de la République et de l’Empire. Ajoutons que les désastres tels que ceux d’Iéna et de Waterloo ne sont possibles qu’avec les armées permanentes. Lorsque chaque citoyen, exercé d’avance au service militaire, est debout, sous les armes, prêt à faire de son corps un rempart à la patrie, une panique ou une défaite ne décident pas du sort d’un pays.

Napoléon lui-même l’avait reconnu :

« A la paix, disait l’empereur, j’aurais amené tous les souverains à n’avoir que leur simple garde ; j’aurais procédé à l’organisation de la garde