gage politique, c’est le droit de faire des lois, c’est-à-dire d’enchaîner la liberté.
Le plus grand privilége dont puisse jouir un peuple est celui d’être admis à forger lui-même ses propres chaînes.
Toutes les luttes pour la liberté n’ont pas eu dans le passé et n’ont pas encore d’autre objet que la question de savoir à qui appartiendra le pouvoir, c’est-à-dire l’arbitraire législatif.
C’est à cette préoccupation que répond le mécanisme du gouvernement parlementaire, présenté comme la formule la plus satisfaisante de la liberté politique.
Tout le progrès que réalise la démocratie avec son instrument, le suffrage universel, c’est de substituer l’arbitraire des majorités sur les minorités à l’arbitraire des minorités sur les majorités.
Tous les systèmes politiques n’ont fait jusqu’ici que déplacer l’arbitraire gouvernemental.
Mais où donc est la part faite à la liberté dans tous ces systèmes ? Il s’agit toujours pour le peuple de savoir à quelle sauce il sera mangé, et c’est pour lui une médiocre consolation que la faculté de choisir lui-même la cuisine et les cuisiniers.
Au lendemain de la révolution de 1848, Proudhon signalait cet écueil sur lequel venait fatalement échouer la république :