Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/176

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couronne ne suffisant plus aux rois, il fallut y suppléer par des impôts. Toute la charge tombait sur le roturier. On l’appela avec les prélats et les seigneurs pour lui faire avaler avec plus de douceur la purgation et en tirer de l’argent. Honoré et chatouillé dans son honneur, il se rendait plus hardi prometteur. Engagé par son concours dans l’assemblée, il n’avait plus de motifs pour murmurer. Quelques bonnes ordonnances de réformation rendues sur la demande des États n’étaient que belle tapisserie servant seulement de parade. »

Ne dirait-on pas l’histoire, écrite deux cent cinquante ans à l’avance, de toutes nos assemblées représentatives ? N’est-ce pas toujours la même comédie ?

Le vote des impôts est rendu tout à fait illusoire par leur habile complication et enchevêtrement, par la combinaison des impôts directs et indirects qui défient tout contrôle sérieux à ce point que le refus de l’impôt tenté par quelques citoyens est absolument impraticable et ne peut conduire qu’à des inconséquences qui enlèvent tout efficacité à ce procédé de résistance légale.

En effet l’impôt est un Protée qui revêt toutes les formes ; il porte sur tout, il se multiplie à l’infini ; indépendamment de l’impôt direct, foncier, mobilier et personnel, il y a les impôts sur les bois-