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Le parti socialiste.

C’est une censure permanente qui dénonce tous les attentats et tous les abus du gouvernement.

Elle éclaire et tient en éveil l’opinion publique.

C’est elle qui a sonné le branle-bas du despotisme, en soulevant les peuples contre lui, et qui le pourchasse sans relâche et sans trêve dans les derniers retranchements où il essaye de se réfugier.

Aussi est-ce une guerre à mort qui est déclarée entre le despotisme et la liberté de la presse.

Mais, on ne saurait se lasser de le répéter, cette guerre, en même temps que la guerre du despotisme contre la liberté, est la guerre de la violence contre le droit et de la barbarie contre la civilisation.

Royer-Collard, qui après s’être associé aux mesures les plus odieuses contre la presse dans la première partie de sa vie, a dit, dans la seconde partie, les choses les plus remarquables sur la liberté de la presse, a très-bien signalé ce caractère essentiel de toutes les lois contre la presse :

« Ce n’est pas contre la licence qu’est dirigée la loi qu’on vous présente[1], mais contre la liberté ;

  1. Ceci était dit à propos de la loi de 1827, célèbre sous la désignation de loi de justice et d’amour, nom que lui donna l’opinion publique en représailles de l’éloge burlesque qu’on en avait fait. Cette loi n’était point plus mauvaise et même à cer-