Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/53

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On l’amuse avec les aventures de Rocambole, comme on amuse les enfants avec les contes de fées ; on fausse ainsi systématiquement son intelligence, quand on ne parvient pas à en paralyser le développement.

Et non-seulement la loi le tolère, mais encore la loi le veut, la loi l’exige ; elle condamne à la prison et à l’amende ceux qui tentent d’opposer à ces mauvaises et futiles lectures des lectures saines, sérieuses, élevées, utiles.

Le timbre est bien un impôt sur la lecture du peuple. Ce n’est que par une équivoque que l’on a voulu prétendre qu’il était un impôt sur l’industrie du journalisme ou sur les annonces. Non-seulement en effet les journaux non politiques en sont exempts, mais encore il frappe les brochures politiques qui ne contiennent pas d’annonces.

C’est qu’il ne faut pas que l’on puisse fabriquer des livres à bon marché pour le peuple, si ces livres traitent des questions politiques et sociales, qui l’intéressent au plus suprême degré, parce que son affranchissement en dépend.

La science n’est pas faite pour lui, parce que la science élève et affranchit les hommes, et que le peuple doit rester serf. Comme on n’ose pas la lui interdire formellement, on emploie toutes les voies détournées pour la tenir hors de sa portée. Et