c’est pour cela qu’a été institué l’impôt du timbre.
Mais cela ne suffit pas encore. Les brevets de libraires opposent un obstacle insurmontable à la propagation des livres.
Le commerce de la librairie n’est pas libre ; il n’y a qu’un petit nombre de libraires privilégiés, et il est défendu à tous les autres commerçants de vendre des livres. Et on poursuivrait pour colportage illicite les citoyens dévoués à la cause de l’enseignement et de l’éducation du peuple, qui entreprendraient de propager les bons livres, même en les distribuant gratuitement.
Aussi le livre ne pénètre-t-il pas dans les campagnes ; on ne peut se le procurer qu’à la ville, et si les autres marchands ne peuvent vendre des livres, les libraires, eux, peuvent vendre toute autre chose qui leur convient, d’où il résulte que le plus grand nombre vend toute autre chose que des livres, et qu’il est bien des villes où il est à peu près impossible de se procurer aucuns livres autres que des livres de prières.
On peut dire que le commerce de la librairie n’existe pas en France, si ce n’est dans les grands centres, et, en l’absence de toute concurrence possible, il faut désespérer de lui donner l’activité qui lui manque. C’est là le plus grand obstacle, l’obstacle invin-