cible à la divulgation de l’enseignement et à l’affranchissement moral du peuple. C’est pour cela que la France est, quoi qu’on en dise, au point de vue du développement intellectuel, si inférieure aux États-Unis, à l’Allemagne, à l’Angleterre, à la Belgique, à la Suisse, en un mot à tous les pays libres.
Tant que l’on maintiendra l’impôt du timbre et les brevets de libraires, le développement intellectuel de notre pays restera paralysé, parce qu’il sera comprimé dans son essor.
Il reste un dernier point, bien important lui aussi, c’est d’établir quels sont les délits qui peuvent être commis par la voie de la presse, et quelle répression doit les atteindre.
Y a-t-il des délits de presse, c’est-à-dire y a-t-il des délits d’opinion ? Grave et difficile question.
Il faudrait du moins et avant tout définir ces délits. Or cette définition est impossible. Par conséquent l’appréciation de ces délits est purement arbitraire. C’est ce qui suggérait à Robespierre cette observation profonde, confirmée par l’expérience de toutes les lois sur la presse successivement tentées depuis quatre-vingts ans : « Toute loi faite sous le prétexte de la liberté de la presse pro-