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Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/160

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enveloppes d’état de la matière (§ 88). L’importance de ces trois dernières : troposphère, hydrosphère et partie supérieure de la lithosphère, se manifeste avec le plus de netteté dans ces phénomènes et nous les prendrons pour base de notre exposé.


114. — Selon toute apparence, la vie ne peut sous aucune de ses formes naturelles dépasser les bornes des régions supérieures de la stratosphère. Ainsi que le démontre notre premier tableau (§ 88), au-dessus de la stratosphère commence une autre enveloppe paragénétique où l’existence des molécules chimiques ou de leurs composés plus complexes est très douteuse. C’est la région de la raréfaction maximum de la matière. Elle demeure telle, admettant même l’exactitude des nouveaux calculs du prof. B. Fessenkoff (1923-24), qui lui prêtent de plus grandes quantités de matière que l’on n’avait antérieurement supposé. B. Fessenkoff admet que la stratosphère contient à la hauteur de 150 à 200 kilomètres une tonne de matière par kilomètre cube[1]. Le mode de gisement nouveau des éléments chimiques de cette matière raréfiée n’est pas seulement le résultat de sa raréfaction, de la diminution des collisions des particules gazeuses, de l’agrandissement de leurs trajectoires libres. Ce mode est en relation avec l’action puissante des rayons solaires, ultra-violets et d’autres encore, provenant peut-être aussi des espaces cosmiques, atteignant sans obstacles les limites extrêmes de notre planète (§ 8). On sait que les rayons ultra-violets sont des agents chimiques très actifs. En particulier les rayons à très courtes ondes, au-dessous de 200 millimètres (160 à 180 µµ), anéantissent toute vie, les spores les plus stables dans

  1. Selon d’autres calculs les nombres sont plus de mille fois moindres ; une tonne par 100 kilomètres cubes, un kilogramme par 200 kilomètres cubes.