Page:Verne, Laurie - L’Épave du Cynthia.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE III

les idées de maaster hersebom


Le lendemain matin, le docteur Schwaryencrona finissait de déjeuner avec son gérant, après une inspection complète de l’usine, quand il vit entrer un personnage dans lequel il eut d’abord quelque peine à reconnaître maaster Hersebom.

Revêtu de son costume de cérémonie, de son grand gilet brodé, de sa redingote fourrée, coiffé de son haut chapeau tromblon, le pêcheur différait déjà beaucoup de ce qu’il était sous sa veste de travail. Mais ce qui achevait de le changer, c’était l’air profondément triste et humilié de sa physionomie. Il avait les yeux rouges et semblait n’avoir pas dormi de la nuit.

Tel était effectivement son cas. Maaster Hersebom, qui jusqu’à ce jour n’avait jamais eu le moindre remords de conscience, venait de passer sur son matelas de cuir de bien tristes heures ! Vers le matin, il avait échangé les plus douloureuses