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pour ses compagnons et lui, n’eût jamais consenti à prendre un remorqueur. Que serait-il arrivé si le patron de ce tug, connaissant le capitaine Paxton ou l’un de ses hommes, ne les eût pas retrouvés à bord de l’Alert ?… Non ! mieux valait encore attendre.

Vers trois heures de l’après-midi, d’épaisses fumées se montrèrent dans le sud-ouest. Quelle intéressante distraction d’observer l’approche du steamer qui venait d’être signalé !

Ce bâtiment marchait à grande vitesse. Aussi, une demi-heure après, eut-on la certitude que c’était un navire de guerre se dirigeant vers le canal.

Toutes les lorgnettes furent braquées de ce côté. Tony Renault et les autres se disputaient à qui découvrirait le premier la nationalité de ce steamer.

Ce fut Louis Clodion qui l’eut, cette bonne fortune, et, après avoir assez distinctement reconnu la flamme déroulée à la pomme du mât militaire :

« C’est un français, s’écria-t-il, un navire de l’État…

— Si c’est un français, s’écria Tony Renault, nous le saluerons au passage ! »