Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/195

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Et il alla demander à Harry Markel la permission de rendre honneur à la France, représentée par un de ses bâtiments de guerre.

Harry Markel, n’ayant aucune raison de refuser, donna son consentement et ajouta même que, très certainement, on répondrait au salut de l’Alert. N’est-ce pas l’usage dans toutes les marines ?…

Ce bâtiment était un croiseur cuirassé de deuxième rang qui jaugeait de sept à huit mille tonnes, portant deux mâts militaires. Le pavillon tricolore flottait à sa poupe, il avançait rapidement sur cette mer si calme, que coupait son étrave effilée, et laissait après lui un long sillage plat, dû à la perfection de ses lignes d’eau.

Grâce aux lorgnettes, le nom de ce cuirassé put être lu au moment où il passa devant l’Alert.

C’était le Jemmapes, l’un des plus beaux types de la flotte française.

Louis Clodion et Tony Renault étaient postés sur la dunette, à la drisse de la corne d’artimon. Lorsque le Jemmapes ne fut plus qu’à un quart de mille, ils halèrent sur la drisse, et le pavillon britannique fut par trois fois amené aux cris de « Vive la France ! » Tous, Anglais, Danois, Hollandais, poussèrent