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trons à table quand le dîner sera prêt…

— Et, insista Tony Renault, si vous appareillez avant qu’il soit fini, ne craignez pas de nous déranger !… Nous voulons être tous à notre poste pour l’appareillage. »

Cela convenu, les deux jeunes garçons regagnèrent la dunette. Là ils continuèrent de causer, en examinant l’état du ciel jusqu’au moment où un des matelots nommé Wagah vint les prévenir que le dîner les attendait.

Ce Wagah avait été affecté au service de la dunette. À lui revenait tout ce qui concernait le carré et les cabines, comme s’il eût été le steward du bord.

C’était un homme de trente-cinq ans, et la nature avait fait erreur en lui donnant une physionomie franche, une figure sympathique : il ne valait pas mieux que ses compagnons. Son obséquiosité n’eût peut-être point paru exempte de fourberie, et il n’avait pas l’habitude de regarder les gens bien en face.

Ces détails devaient échapper aux passagers trop jeunes encore, trop inexpérimentés pour découvrir ces indices de la perversité humaine.

Il va sans dire que Wagah avait particu-