Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/252

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« C’est un navire de l’État… disait l’un.

— Comme tu dis… répondait l’autre, puisqu’une flamme se déroule en tête de son grand mât…

— Et, de plus, un anglais… reprenait celui-ci.

— Qui se nomme l’Essex », ajoutait celui-là.

De fait, à l’aide de la lorgnette, on pouvait lire ce nom sur le tableau d’arrière, au moment où le bâtiment évoluait.

« Tiens !… s’écria Tony Renault, je parie qu’il manœuvre pour nous accoster ! »

Et il semblait bien que ce fût l’intention de l’Essex, aviso de cinq à six cents tonnes, qui venait de hisser son pavillon.

Harry Markel ni les autres ne se méprirent à ce sujet. Nul doute, l’Essex voulait communiquer avec l’Alert et continuait à se rapprocher sous petite vapeur.

Les transes que ces misérables éprouvèrent, on les devine, on les comprend. N’était-il pas possible que, depuis quelques jours, une dépêche fût arrivée dans une des Antilles anglaises ; que, d’une façon ou d’une autre, on eût connaissance de ce qui s’était passé à Queenstown avant le départ de l’Alert, sa prise par la bande Markel, le