Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/262

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étions mouillés à l’anse Farmar, et, malgré toutes les recherches, on n’a pu ni le sauver, ni le retrouver. »

Cette explication, qui fut admise sans éveiller aucun soupçon, indiquait en même temps pourquoi un matelot manquait à l’équipage du trois-mâts.

Cependant les passagers durent, à bon droit, s’étonner que cet accident n’eût point été porté à leur connaissance. Quoi ! un des hommes s’était noyé avant leur arrivée à bord, et ils n’en avaient rien su ?…

Mais, à la question que M. Horatio Patterson posa à ce sujet, Harry Markel répondit que, s’il avait caché ce malheur aux jeunes boursiers, c’est qu’il avait tenu à ne point leur laisser prendre la mer sous une impression fâcheuse.

Cette réponse, fort plausible, ne provoqua aucune autre observation.

Il y eut seulement un sentiment de surprise, mêlé d’une certaine émotion, lorsque le lieutenant ajouta :

« La dépêche envoyée de Queenstown à la Barbade mentionnait en outre que le cadavre trouvé sur la côte — probablement celui du matelot Bob — avait une blessure en pleine poitrine.