Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/89

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par les fortes chaleurs, peuvent amener quelque violent orage. La nuit serait sombre, le croissant de la lune ayant déjà disparu vers l’ouest.

John Carpenter n’était pas parti depuis cinq minutes, que la porte de Blue-Fox se rouvrit, et il reparut.

Un homme l’accompagnait, celui qu’on attendait, un matelot de petite taille, vigoureux et trapu, son béret enfoncé presque sur les yeux. Le maître d’équipage l’avait rencontré à cinquante pas de là, comme il se dirigeait vers la taverne, et tous deux étaient immédiatement venus rejoindre Harry Markel.

Corty paraissait avoir fait une longue course à pas précipités. La sueur perlait sur ses joues. Avait-il donc été poursuivi par les agents, et était-il parvenu à les dépister ?

John Carpenter, d’un signe, lui indiqua le coin où se trouvaient Harry Markel et Ranyah Cogh. Il vint aussitôt s’asseoir à la table, et d’un trait avala un verre de wisky.

Évidemment, Corty aurait eu quelque peine à répondre aux questions du capitaine, et il fallait lui permettre de souffler. D’ailleurs, il ne semblait point rassuré, et ses