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tophe d’où ils venaient. Il y a manque absolu de rivières à Antigoa. À peine y rencontre-t-on des rios que les eaux fluviales alimentent un instant. Or, en vue des besoins de la colonie, il eût fallu, pour recueillir ces eaux, construire de vastes citernes.

Voilà ce que comprirent et firent les Anglais en 1632, lorsqu’ils s’installèrent sur Antigoa. Ces réservoirs furent établis dans les conditions les plus avantageuses. La campagne put être largement irriguée, et, comme le sol se prêtait à la culture du tabac, c’est à cette culture que s’adonnèrent principalement les planteurs — ce qui, dès cette époque, assura la prospérité de l’île.

En 1668, éclata la guerre entre l’Angleterre et la France. Une expédition, organisée à la Martinique, fit voile pour Antigoa. Les envahisseurs détruisirent les plantations, emmenèrent les noirs, et, pendant toute une année, l’île fut aussi déserte que si elle n’eût jamais possédé un seul habitant.

Un riche propriétaire de la Barbade, le colonel Codington, ne voulut pas que les travaux exécutés à Antigoa fussent perdus. Il s’y transporta avec un nombreux personnel,