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sa seule colonie antiliane, il n’était pas à craindre qu’elle se produisit en ce qui concernait Antigoa au détriment du Royaume-Uni. Si Magnus Anders n’avait plus retrouvé son île natale sous la dénomination scandinave, Hubert Perkins allait retrouver la sienne dans le domaine colonial de la Grande-Bretagne.

L’Angleterre ne se dessaisit pas volontiers de ses possessions : elle a la dent longue et est plutôt disposée, autant par instinct que par intérêt, à s’attribuer les conquêtes des autres, insulaires ou continentales. C’était elle, d’ailleurs, qui détenait et détient encore le plus grand nombre des Indes Occidentales, et qui sait si l’avenir n’en montrera pas quelque autre abritée sous le pavillon des Îles-Britanniques ?…

Cependant Antigoa n’a pas toujours appartenu à l’ambitieuse Albion. Habitée d’abord par les Indiens Caraïbes jusqu’au début du XVIIe siècle, elle tomba entre les mains des Français.

Mais la raison qui avait enfin décidé les indigènes à l’abandonner fut aussi celle qui décida les Français, après quelques mois d’occupation, à regagner l’île Saint-Chris-