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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/123

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tries auquel, après l’avoir pris à part, Tony Renault expliqua ce dont il s’agissait. Le serpent était empaillé déjà et depuis de longues années… On n’en voulait rien dire à M. Patterson… La veille du départ, l’empailleur ferait rapporter le serpent à bord de l’Alert.

Précisément, le soir même, avant de se mettre au lit, M. Patterson écrivit une seconde lettre à Mrs Patterson. Que, de sa plume, nombre de citations d’Horace, de Virgile ou d’Ovide eussent coulé sur le papier, on ne saurait en être surpris, et d’ailleurs l’excellente dame y était habituée.

Cette lettre, qui partirait le lendemain par le courrier d’Europe, rapportait avec sa scrupuleuse exactitude les détails de ce merveilleux voyage. M. Patterson, plus précis que dans sa première lettre, relatait les moindres incidents, accompagnés de réflexions toutes personnelles. Il racontait comment s’était faite l’heureuse traversée du Royaume-Uni aux Indes occidentales, comment il était parvenu à dompter le mal de mer, quelle consommation il avait faite de ces noyaux de cerises dont Mrs Patterson l’avait si intelligemment pourvu. Il parlait des réceptions à