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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/124

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Saint-Thomas, à Sainte-Croix, à Saint-Martin, à Antigoa, à la Guadeloupe, à la Dominique, à la Martinique, à Sainte-Lucie, en attendant celle que leur réservait cette généreuse et magnanime Mrs Kethlen Seymour à la Barbade. Il prévoyait que la traversée de retour s’effectuerait aussi dans les conditions les plus favorables. Non ! pas de collisions, pas de naufrages à craindre !… L’Océan Atlantique serait clément aux passagers de l’Alert, et les outres d’Éole ne videraient pas sur eux le souffle des tempêtes !… Mrs Patterson n’aurait donc point à ouvrir le testament que son époux avait cru devoir libeller avant le départ, ni à profiter des autres dispositions si prévoyantes qui avaient été prises en vue d’une éternelle séparation… Lesquelles ?… c’est ce que ce couple si original était seul à connaître.

Puis M. Patterson narrait la grande excursion à l’isthme de la Martinique, l’apparition du trigonocéphale entre les branches d’un arbre, la violence du coup qu’il avait porté à ce monstre, monstrum horrendum, informe, ingens, cui la lumière n’avait pas été enlevée, mais la vie !… Et maintenant, bourré de paille, les yeux ardents, la gueule ouverte,