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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/130

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— Où peut-il être ? demanda John Carpenter.

— Dans quelque cabaret, où il sera tombé ivre-mort !… ajouta Corty.

— Ranyah aurait dû le ramener quand même, dit Harry Markel. Ce damné Morden est capable de parler plus qu’il ne faut sous l’excitation du brandy ou du gin !… »

C’était probablement ce qui était arrivé, et ce fut ce que l’on apprit de la bouche même de Ranyah Cogh. Tandis qu’il s’occupait des acquisitions au marché de la ville, Morden l’avait quitté sans rien dire. Poussé par ses goûts d’ivrognerie qu’il ne pouvait satisfaire à bord, en ce moment, sans doute, il était échoué dans quelque cabaret. Le cuisinier chercha à retrouver son compagnon. Ce fut en vain qu’il visita les tavernes du quartier maritime ! Impossible de remettre la main sur ce maudit Morden, qu’il eût amarré au fond du canot.

« Il faut à tout prix le retrouver… s’écria John Carpenter.

— Et nous ne pouvons le laisser à Sainte-Lucie !… Il bavarderait… Il ne sait plus ce qu’il dit quand il a bu, et nous aurions bientôt un aviso à nos trousses !… »