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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/131

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Ces craintes n’étaient que trop sérieuses, et jamais Harry Markel n’avait couru un danger plus grand !

Donc nécessité de réclamer Morden. C’était d’ailleurs le droit et le devoir du capitaine… Il ne pouvait laisser à la côte un homme de l’équipage, et on le lui rendrait dès qu’il aurait établi son identité. Pourvu qu’il n’eût pas parlé à tort et à travers !…

Harry Markel allait descendre à terre pour demander au bureau maritime de rechercher le matelot en bordée, lorsqu’une embarcation se dirigea vers l’Alert.

Il y avait alors dans le Carénage un stationnaire chargé de la police du port.

Or, c’était précisément un de ses canots, monté par une demi-douzaine d’hommes sous les ordres d’un officier, qui s’approchait. Il n’était plus qu’à une demi-encablure, lorsque Corty s’écria :

« Morden est dedans ! »

En effet, Morden « était dedans » et doublement, aurait-on pu dire. Après s’être séparé du cuisinier, il avait été s’attabler dans un tap du dernier ordre. Bientôt ivre-mort, on l’avait ramassé, et le canot du stationnaire le reconduisait à bord de l’Alert,