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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/196

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Quant à sa nationalité, impossible de la reconnaître, puisque son pavillon ne flottait pas à la corne de brigantine. Cependant il semblait bien que ce bâtiment devait être américain, d’après sa construction et son gréement.

« Il ne paraît pas lourdement chargé… fit observer Magnus Anders.

— En effet, répondit Will Mitz, et je croirais volontiers qu’il navigue sur lest. »

Trois quarts d’heure après, le navire n’était plus qu’à deux milles de l’Alert.

Comme le courant le portait dans cette direction, Harry Markel espérait qu’il dépasserait l’Alert. Pour peu qu’il fût à cinq ou six milles entre une heure et quatre heures du matin, en admettant qu’il y eût lutte à bord, les cris ne pourraient être entendus à cette distance.

Une demi-heure plus tard, lorsque le crépuscule prit fin, aucun souffle de vent ne se faisait sentir. Les deux bâtiments étaient encalminés à moins d’un demi-mille.

Vers neuf heures, M. Patterson, d’une voix que brouillait déjà le sommeil, dit :

« Allons, mes amis, est-ce que nous ne pensons pas réintégrer nos cabines ?…