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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/254

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recourir à l’assistance de ces misérables, que de retomber entre leurs mains !

Du reste, on n’en était pas là, et, en somme, que demandait Will Mitz ?… Trente-six heures, quarante-huit heures au plus d’une brise moyenne de l’est, une mer maniable… Était-ce donc trop espérer de ces parages où les alizés règnent d’ordinaire ?…

Il était près de huit heures. En surveillant le capot et les deux panneaux, on entendait l’équipage aller et venir dans la cale, et aussi les cris de colère, les malédictions accompagnées des plus abominables injures. Mais il n’y avait rien à craindre de ces hommes, réduits à l’impuissance.

Tony Renault proposa alors de déjeuner. Après les fatigues et les émotions de cette nuit, la faim commençait à se faire vivement sentir. Ce repas fut pris sur les réserves de la cambuse, biscuit et viande conservée, œufs que le jeune garçon alla faire durcir sur le fourneau de la cuisine dont les divers ustensiles étaient à sa disposition. La cambuse fournit aussi le wisky ou le gin qui furent mélangés à l’eau douce des barils, et ce premier déjeuner réconforta copieusement tout ce petit monde.