Aller au contenu

Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Patterson en avait eu sa part. Il est vrai, lui, si loquace d’habitude, c’est à peine si quelques paroles s’échappaient de ses lèvres. Se rendant compte de la situation, il en comprenait la gravité, et les dangers de la mer lui apparaissaient maintenant dans toute leur gravité.

Vers huit heures et demie, la brise parut s’établir, dans l’est, par bonne chance. Quelques rides se dessinaient à la surface de la mer, et, à deux milles sur bâbord, étincelaient des blancheurs d’écume. Du reste, l’immense plaine liquide était déserte. Pas un navire en vue, même à la dernière limite de l’horizon.

Will Mitz se décida à appareiller. Son intention n’était point d’employer les hautes voiles de perroquet et de cacatois qu’il faudrait serrer, s’il venait à surventer. Le grand et le petit hunier, la misaine, la brigantine, les focs, suffiraient à se tenir en bonne route. Or, comme ces voiles étaient sur leurs cargues, il n’y aurait qu’à les orienter, à les amurer, à les border, et l’Alert mettrait le cap à l’ouest.

Will Mitz réunit les jeunes garçons. Il leur expliqua ce qu’il attendait d’eux, et