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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/274

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En ce qui concerne la misaine, on se contenta de la carguer, quitte à la rétablir si le vent mollissait aux approches du jour.

Et, maintenant, l’Alert, sous cette voilure, courait à la surface de l’océan. Il donnait parfois une bande effrayante, recevant des paquets de mer qui inondaient le pont jusqu’à la dunette. Will Mitz, debout à la barre, le redressait d’un bras vigoureux avec l’aide de l’un ou de l’autre des jeunes garçons.

Cette allure put être conservée toute la nuit, et Will Mitz ne crut même pas devoir virer de bord avant le lever du soleil. La bordée vers le nord-est, qu’il avait prise après avoir diminué de toile, se continua jusqu’au jour.

Lorsque l’aube reparut, si Will Mitz n’avait pas quitté le pont, les jeunes garçons, après s’être relayés de quatre heures en quatre heures, s’étaient reposés quelques heures.

Dès que l’horizon fut dégagé du côté du vent, Will Mitz le parcourut du regard. C’était de là que pouvait venir le danger. L’aspect du ciel n’avait rien de satisfaisant. Si le vent n’avait pas fraîchi pendant la nuit, s’il se tenait à l’état de grande brise, aucun symp-