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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/275

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tôme n’indiquait un prochain apaisement. Il fallait aussi craindre des pluies violentes et des rafales contre lesquelles il y aurait certaines précautions à prendre. Peut-être serait-il nécessaire de tenir la cape afin de mieux résister en présentant le navire debout à la lame. Au lieu de faire bonne route, l’Alert perdrait alors plus qu’il ne gagnerait en direction des Antilles.

Bientôt les rafales se déchaînaient, faisant claquer les huniers et menaçant de les mettre en lambeaux. Si M. Patterson ne put sortir du carré, les autres, vêtus de capotes cirées, coiffés de surouets, restèrent sur le pont à la disposition de Will Mitz. Cette eau qui tombait à torrents, ils la recueillirent dans des bailles pour n’en point manquer, dans le cas où l’Alert serait entraîné plus au large en fuyant devant la tempête.

Dans la matinée, au prix d’efforts inouïs, Will Mitz parvint à courir une bordée au sud-ouest, ce qui le maintenait en latitude des Antilles, et, suivant son estime, à la hauteur de la Barbade, dans la partie médiane de l’archipel.

Il espérait donc pouvoir garder ses huniers à deux ris, sa brigantine et son grand foc,