Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/283

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l’incendie, les misérables auraient massacré et jeté à la mer les passagers.

Cependant, au milieu des cris qui redoublaient, les volutes plus épaisses couraient à la surface du pont dont les coutures goudronnées commençaient à se disjoindre.

En même temps, d’autres détonations retentissaient, plus particulièrement à l’avant, où étaient rangés les barils d’alcool. Les prisonniers devaient être à moitié asphyxiés dans cette cale où l’air pénétrait à peine.

« Will… Will ! » s’écrièrent John Howard, Tony Renault, Albertus Leuwen, en tendant leurs bras vers lui…

Et ne semblaient-ils pas lui demander quelque pitié pour Harry Markel et ses compagnons ?…

Non ! Le salut commun interdirait toute faiblesse, toute humanité !…

D’ailleurs, il n’y avait pas un instant à perdre en présence d’un incendie qu’on ne pouvait éteindre, et qui aurait bientôt dévoré tout entier le navire !… Il fallait abandonner l’Alert, avec son équipage qui périrait avec lui !

Le second canot et la yole de l’arrière ayant