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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/292

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l’abîme. Dieu avait fait justice de ces pirates de l’Halifax échappés à la justice humaine. Du navire, il ne restait que d’informes débris de mâture flottant à la dérive.

En voyant sombrer l’Alert, les jeunes passagers ne purent se défendre d’une profonde émotion, et des larmes mouillèrent leurs yeux.

Cependant, si, depuis une douzaine d’heures, la tempête avait cessé, cette situation n’en était pas moins effrayante.

L’embarcation, qui mesurait trente pieds de l’étrave à l’étambot, sur cinq pieds de largeur, était suffisante pour onze passagers. Mais, n’étant pas pontée, elle n’offrait aucun abri contre la pluie ou le vent et risquait d’emplir au premier coup de mer.

Toutefois, entre le pied du mât et l’étrave, Will Mitz installa le prélart qui, tendu d’un bord à l’autre, et soutenu au moyen d’espars, forma une sorte de taud sous lequel trois personnes trouveraient place.

En même temps, Louis Clodion et Roger Hinsdale prirent la précaution d’abriter la boussole, les caisses de biscuit et de conserves au fond du canot.

Quant aux provisions embarquées, elles devaient durer une dizaine de jours, sans