Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/47

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boucherie, poissons, gibier, légumes récoltés sur la plantation, fruits cueillis aux arbres des vergers, café de premier choix, et qui, pour être de la Guadeloupe, n’en fut pas moins déclaré supérieur au Martinique, par cela seul qu’il provenait des caféiers de Rose-Croix ! Et toujours l’éloge de la Guadeloupe, plus particulièrement celui de la Pointe-à-Pitre, avec nombreux toasts et santés portés par l’intarissable amphitryon auquel il fallait les rendre.

Cependant, quoi qu’il en soit, la nature a fait plus pour la Basse-Terre que pour la Grande-Terre. C’est une région accidentée, à laquelle les forces plutoniennes ont donné un relief pittoresque, la Grosse-Montagne, haute de sept cent vingt mètres, les trois Manilles qui la dépassent de cinquante, le Caraïbe qui atteint presque cette altitude ; puis, au centre, la fameuse Soufrière dont l’extrême sommet est coté à près de quinze cents mètres.

Et comment la Grande-Terre, si ce n’est dans l’imagination impétueuse de M. Barrand, pourrait-elle se mettre en comparaison avec cette contrée si riche en beautés naturelles, une petite Suisse antiliane ?… C’est une ré-