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d’apporter à la Martinique deux rejetons de cacaoyers. Pendant la traversée, l’eau vint presque entièrement à manquer. Mais, sur les quelques gouttes de sa ration, Desclieux en attribua une part à ses rejetons, qui, arrivés à bon port, reconstituèrent les plantations de l’île.

— N’est-ce pas ce que Jussieu a fait pour le cèdre que l’on admire au Jardin des Plantes de Paris ?… demanda Louis Clodion.

— Oui… et c’est beau… c’est très beau, déclara M. Patterson, et la France est une grande nation ! »

Cependant, en 1794, la Martinique tomba au pouvoir des Anglais, et elle ne fut définitivement restituée qu’au traité de 1816.

C’est alors que la colonie se trouva aux prises avec une situation que rendit très difficile la supériorité numérique des esclaves par rapport à leurs maîtres. Une révolte éclata, provoquée surtout par les nègres marrons. Il fallut recourir à l’affranchissement et trois mille esclaves furent libérés. Ces gens de couleur jouirent du complet exercice de leurs droits civils et politiques. Dès 1828, on comptait dix-neuf mille nègres