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libres à la Martinique, et beaucoup d’entre eux, travaillant pour leur propre compte, devinrent propriétaires d’une partie du sol.

Le lendemain, les touristes firent l’ascension du mont Pelé, à travers les épaisses forêts qui tapissent ses flancs. Et si cette ascension ne laissa pas d’occasionner quelque fatigue, Tony Renault et ses camarades en furent récompensés. La vue s’étendait sur l’île entière, découpée comme une feuille d’arbre, qui semblait flotter à la surface de cette mer si bleue des Antilles. Vers le sud-est, un étroit isthme, mesurant à peine deux kilomètres entre les marécages riverains, réunit ces deux parties de la Martinique. La première projette sur l’Atlantique la presqu’île des Caravelles, entre le havre de la Trinité et la baie du Gabion. La seconde, très accidentée, se relève jusqu’à l’altitude de cinq cents mètres avec le Vauclin. Quant aux autres mornes du Robert, des François, de Constant, de la Plaine, ils accentuent pittoresquement le relief de l’île. Enfin, du côté du littoral, vers le sud-ouest, s’arrondit l’anse du Diamant, et, au sud-est, se dessine la pointe des Salines, qui forme comme le pédoncule de cette feuille flottante.