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Au delà se dessinent les méandres d’un affluent de l’Amou-Daria, le Zarafchane, « ce fleuve qui roule de l’or », dont le cours se prolonge jusqu’à la vallée du Sogd, à la surface de cette fertile oasis où resplendit la cité de Samarkande.

À cinq heures du matin, le train vient faire halte dans la capitale du khanat de Boukharie, onze cent septième verste à partir de la tête d’Ouzoun-Ada.


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XI


Les khanats de Boukharie et de Samarkande formaient autrefois la Sogdiane, une satrapie persane, habitée par les Tadjiks, puis par les Ousbèks qui envahirent le pays à la fin du XVe siècle. Mais il y a lieu de s’inquiéter d’un autre envahissement infiniment plus moderne ; c’est celui des sables depuis que les saksaouls, destinés à fixer la dune, ont presque entièrement péri.

Boukhara, c’était la capitale du khanat, la Rome de l’Islam, la Noble-Cité, la Cité des Temples, le centre révéré de la religion mahométane. C’était la ville aux sept portes, qu’une vaste enceinte entourait au temps de sa splendeur, et dont le commerce avec la Chine a toujours été considérable. Elle possède actuellement quatre-vingt mille habitants.

Voilà ce que m’apprend le major Noltitz, en m’engageant à visiter cette métropole, où il a plusieurs fois séjourné. Il ne pourra m’accompagner, ayant quelques visites à faire. Nous devons repartir dès onze heures du matin. Cinq heures de halte seulement, et encore la ville est-elle assez éloignée de la station. Si l’une n’était pas reliée à l’autre par un chemin de fer Decauville — ce nom français a bonne