J’allais frapper, lorsque le sifflet de la locomotive lance ses rossignolades stridentes au passage d’une station. Mais le train ne doit pas s’y arrêter, je le sais, et j’attends que les sifflements aient cessé.
Je frappe alors le panneau d’un coup léger…
Aucune réponse ne m’est faite.
Cependant le bruit de respiration est moins accentué que tout à l’heure.
Nouveau coup plus fort.
Cette fois, il est suivi d’un mouvement involontaire de surprise et d’effroi.
« Ouvrez… ouvrez ! » dis-je en langue russe.
Nulle réponse.
« Ouvrez… repris-je. C’est un ami qui vous parle… Vous n’avez rien à craindre ! »
Si le panneau ne s’est point abaissé, comme je l’espérais, le craquement d’une allumette se fait entendre, du moins, et une faible lumière éclaire l’intérieur de la caisse.
Je regarde le prisonnier à travers les trous de la paroi.
Sa figure est décomposée, ses yeux sont hagards… Il ne sait s’il dort ou s’il rêve.
« Ouvrez, mon ami, dis-je, ouvrez et ayez confiance… J’ai surpris votre secret… Je n’en dirai rien… Au contraire, je puis vous être utile… »
Le pauvre homme a l’air d’être plus rassuré, bien qu’il reste immobile.
« Vous êtes Roumain, je pense, ajoutai-je, et moi, je suis Français !…
— Français ?… Vous êtes Français ?… »
Et cette réponse m’est faite dans ma propre langue avec un accent étranger.
Un lien de plus entre nous.
Le panneau a glissé le long de sa coulisse, et, à la lueur de la