Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui… après-demain, Kinko, si le train ne subit aucun retard.

— Oh ! je ne crains point les retards ! Mais, lorsque ma caisse sera dans la gare de Pékin, je ne serai pas encore rendu à l’avenue Cha-Coua…

— Qu’importe, Kinko, puisque la jolie Zinca Klork se trouvera à la gare…

— Non, monsieur Bombarnac, et je lui ai bien recommandé de n’y pas venir.

— Pourquoi ?…

— Les femmes sont si impressionnables ! Elle chercherait à voir le fourgon où j’ai voyagé, elle réclamerait cette caisse avec une insistance qui pourrait éveiller les soupçons… Enfin, elle risquerait de se trahir…

— Vous avez raison, Kinko.

— D’ailleurs nous n’arriverons en gare que dans l’après-midi, fort tard peut-être, et le camionnage des colis ne se fera que le lendemain…

— C’est probable…

— Eh bien, monsieur Bombarnac, si ce n’est pas abuser, je vous demanderai encore un léger service.

— Qu’attendez-vous de moi ?…

— Que vous veuillez assister au départ de la caisse, afin d’éviter tout accident…

— Je serai là, Kinko, je serai là, je vous le promets. Diable ! des glaces, c’est fragile, et je veillerai à ce qu’on ne les manie pas trop rudement. Et même, si vous le voulez, j’accompagnerai la caisse jusqu’à l’avenue Cha-Coua…

— Je n’osais vous en prier, monsieur Bombarnac…

— Vous aviez tort, Kinko. On ne doit pas se gêner avec un ami, et je suis le vôtre. D’ailleurs, cela me sera très agréable de faire la connaissance de mademoiselle Zinca Klork. Je veux être là, quand on fera livraison de la caisse, la précieuse caisse… je l’aiderai à la déclouer…