Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/33

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quelque formidable établissement industriel des États-Unis d’Amérique. À moins qu’il ne m’en ait conté… car il ne paraît pas être « vert », comme on dit dans son pays, — ce qui signifie qu’il n’a pas l’air précisément d’un naïf, ledit Fulk Ephrinell !

Il me semble pourtant que je me suis peu à peu endormi d’un sommeil de plomb. Soustrait aux influences extérieures, je n’entends même plus la respiration stertoreuse de mon Yankee. Le train arrive à la station d’Aliat, y fait un arrêt de dix minutes et repart sans que je m’en sois aperçu. Je le regrette, car Aliat est un petit port, et j’aurais pu prendre là un premier aperçu de la Caspienne, entrevoir ces contrées qui furent ravagées par Pierre le Grand… Deux colonnes de chronique historico-fantaisiste à faire là-dessus, en mêlant le Bouillet au Larousse… Bien que n’ayant rien vu de ce pays ni de sa capitale, il ne serait pas difficile de donner l’essor à mon imagination…

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« Bakou ! Bakou… »

C’est ce nom, répété à l’arrêt du train, qui me réveille…

Il est sept heures du matin.


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III


Le départ du bateau ne doit s’effectuer qu’à trois heures du soir. Ceux de mes compagnons de voyage qui se disposent à traverser la Caspienne, se hâtent de courir vers le port. Il s’agit, en effet, de retenir une cabine, ou de marquer sa place dans les salons du paquebot.