dire que les bagages de ces Afghans furent visités avec une minutie moscovite.
Le train est reparti à quatre heures du matin. Notre wagon est toujours transformé en sleeping-car. J’envie le sommeil de mes compagnons, et, comme c’est tout ce que je puis faire, je reviens sur la plate-forme.
Le petit jour pointe vers l’horizon de l’est. Çà et là apparaissent les débris de l’ancienne cité, une citadelle ceinte de hauts remparts, et une succession de longs portiques, dont le développement dépasse quinze cents mètres. Après avoir franchi divers remblais, nécessités par l’inégalité de la couche sablonneuse, le train retrouve le steppe horizontal.
Nous marchons avec une vitesse de soixante kilomètres, en obliquant vers le sud-est, de manière à suivre la frontière persane. C’est au-delà de Douchak seulement que la ligne s’en éloigne. Pendant ce trajet de trois heures, voici le nom des deux stations auxquelles la locomotive s’est arrêtée, afin de pourvoir à divers besoins : Ghéours, point d’amorce de la route de Meschhed, d’où les hauteurs du plateau de l’Iran sont visibles, Artyk, dont l’eau est abondante, quoique légèrement saumâtre.
Le train traverse alors l’oasis de l’Atek, qui est un tributaire assez important de la Caspienne. Partout de la verdure et des arbres. Cette oasis justifie son nom et ne déparerait pas le Sahara. Elle s’étend jusqu’à la station de Douchak, six cent-sixième verste, où nous arrivons à six heures du matin.
Deux heures d’arrêt, c’est-à-dire deux heures de promenade. En route pour visiter Douchak, accompagné du major Noltitz, qui me sert encore de cicerone.
Un voyageur nous a devancés hors de la gare : je reconnais sir Francis Trevellyan. Le major me fait observer que la figure de ce gentleman est encore plus refrognée, sa lèvre plus dédaigneuse, son attitude plus anglo-saxonne.
« Et savez-vous pourquoi, monsieur Bombarnac ? ajoute-t-il. C’est