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deux ans de vacances.

rent. Cette fois, c’étaient comme des hurlements, suivis de cris de douleur, et qui se prolongèrent pendant près d’une minute.

« C’est de là… C’est de là que cela vient ! » s’écria Briant, en s’élançant à travers le boyau.

Tous s’étaient levés, comme s’ils se fussent attendus à quelque apparition. L’épouvante avait repris les petits qui se fourraient sous leurs couvertures…

Dès que Briant fut ressorti :

« Il faut qu’il y ait là, dit-il, une cavité dont l’entrée se trouve au pied de la falaise…

— Et dans laquelle il est probable que des animaux se réfugient pendant la nuit ! ajouta Gordon.

— Cela doit être, répondit Doniphan. Aussi, demain, nous irons faire des recherches… »

En ce moment, un aboiement éclata, et, ainsi que les hurlements, il venait de l’intérieur du massif.

« Est-ce que Phann serait là, s’écria Wilcox, et aux prises avec quelque animal ?… »

Briant, qui venait de rentrer dans le boyau, écoutait, l’oreille appuyée contre la paroi du fond… Plus rien !… Mais que Phann fût là ou non, il n’était pas douteux qu’il existait une seconde excavation, laquelle devait communiquer avec l’extérieur, probablement par quelque trou perdu entre les broussailles enchevêtrées à la base de la falaise.

La nuit se passa, sans que ni hurlements ni aboiements se fussent de nouveau fait entendre.

Au jour levant, les fouilles, entreprises aussi bien du côté du rio que du côté du lac, ne donnèrent pas plus de résultat que l’avant-veille sur la crête du massif.

Phann, bien qu’on l’eût cherché et appelé dans les environs de French-den, n’avait point reparu.

Briant et Baxter se remirent tour à tour au travail. La pioche et le pic ne chômèrent pas. Pendant la matinée, le boyau gagna près de