Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/405

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
387
deux ans de vacances.

quent à la surface de l’île, une autre lueur brillait entre les arbres, à l’est du Family-lake.

« C’est dans la forêt, cette fois, se dit-il, et à sa lisière même, du côté du littoral ! »

Mais il semblait que cette lueur n’avait fait que paraître et disparaître, car, malgré une observation attentive, Briant ne parvint pas à la revoir.

Oh ! le cœur lui battait violemment, et sa main tremblait au point qu’il lui était impossible de braquer sa lunette avec une précision suffisante !

Cependant, il y avait là un feu de campement, non loin de l’embouchure de l’East-river. Briant l’avait vu, et bientôt il reconnut que sa lueur se réverbérait encore sur le massif des arbres.

Ainsi Walston et sa bande étaient campés en cet endroit, à proximité du petit port de Bear-rock ! Les meurtriers du Severn n’avaient point abandonné l’île Chairman ! Les jeunes colons étaient toujours exposés à leurs agressions, et il n’y avait plus aucune sécurité pour French-den !

Quelle déception éprouva Briant ! Évidemment, dans l’impossibilité de radouber sa chaloupe, Walston avait dû renoncer à reprendre la mer pour se diriger vers l’une des terres voisines ! Et pourtant il s’en trouvait dans ces parages ! Il n’y avait plus aucun doute à cet égard !

Briant, ayant terminé ses observations, jugea inutile de prolonger cette exploration aérienne. Il se prépara donc à redescendre. Le vent fraîchissait sensiblement. Déjà les oscillations, devenues plus fortes, imprimaient à la nacelle un balancement qui allait rendre l’atterrissement difficile.

Après s’être assuré que la ficelle-signal était convenablement tendue, Briant laissa glisser la balle, qui arriva en quelques secondes à la main de Garnett.

Aussitôt, la corde du virevau commença à ramener l’appareil vers le sol.