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deux ans de vacances.

Mais, en même temps que le cerf-volant s’abaissait, Briant regardait encore dans la direction des lueurs relevées par lui. Il revoyait celle de l’éruption, puis, plus près, sur le littoral, le feu du campement.

On le pense bien, c’était avec une extrême impatience que Gordon et les autres avaient attendu le signal de descente. Qu’elles leur avaient paru longues, les vingt minutes que Briant venait de passer dans l’espace !

Cependant Doniphan, Baxter, Wilcox, Service et Webb manœuvraient vigoureusement les manivelles du virevau. Eux aussi avaient observé que le vent prenait de la force et soufflait avec moins de régularité. Ils le sentaient aux secousses que subissait la corde et ils ne songeaient pas, sans une vive angoisse, à Briant qui devait en éprouver le contre-coup.

Le virevau fonctionna donc rapidement pour ramener les douze cents pieds de ligne qui avaient été déroulés. Le vent fraîchissait toujours, et, trois quarts d’heure après le signal donné par Briant, il soufflait en grande brise.

En ce moment, l’appareil devait être encore à plus de cent pieds au-dessus du lac.

Soudain une violente secousse se produisit. Wilcox, Doniphan, Service, Webb, Baxter, auxquels le point d’appui avait manqué faillirent être précipités sur le sol. La corde du cerf-volant venait de se rompre.

Et, au milieu des cris de terreur, ce nom fut vingt fois répété :

« Briant !… Briant !… »

Quelques minutes après, Briant sautait sur la grève et appelait d’une voix forte.

« Frère !… Frère !… s’écria Jacques, qui fut le premier à le presser dans ses bras.

— Walston est toujours là ! »

C’est là ce que Briant dit tout d’abord, dès que ses camarades l’eurent rejoint.