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deux ans de vacances.

— N’est-ce donc pas la mer qui s’étend autour de l’île ! demanda Doniphan.

— À l’ouest, oui ! répondit Evans. Mais au sud, au nord, à l’est, ce ne sont que des canaux que l’on peut aisément traverser en soixante heures !

— Ainsi nous ne nous trompions pas en pensant qu’il existait des terres dans le voisinage ? dit Gordon.

— Nullement, répondit Evans, et même, ce sont de larges terres qui s’étendent à l’est.

— Oui… à l’est ! s’écria Briant. Cette tache blanchâtre, puis cette lueur que j’ai aperçues dans cette direction…

— Une tache blanchâtre, dites-vous ? répliqua Evans. C’est évidemment quelque glacier, et cette lueur, c’est la flamme d’un volcan dont la situation doit être portée sur les cartes ! – Ah ! ça, mes garçons, où croyez-vous donc être, s’il vous plaît ?

— Dans l’une des îles isolées de l’Océan Pacifique ! répondit Gordon.

— Une île ?… oui !… Isolée, non ! Tenez pour certain qu’elle appartient à l’un de ces nombreux archipels, qui couvrent la côte du Sud-Amérique ! — Et, au fait, si vous avez donné des noms aux caps, aux baies, aux cours d’eau de votre île, vous ne m’avez pas dit comment vous l’appelez ?…

— L’île Chairman, du nom de notre pensionnat, répondit Doniphan.

— L’île Chairman !… répliqua Evans. Eh bien, ça lui fera deux noms, puisqu’elle s’appelle déjà l’île Hanovre ! »

Là-dessus, après avoir procédé aux mesures de surveillance habituelles, tous allèrent prendre du repos, après qu’une couchette eut été disposée dans le hall pour le master. Les jeunes colons se trouvaient alors sous une double impression, bien faite pour troubler leur sommeil : d’un côté, la perspective d’une lutte sanglante, de l’autre, la possibilité de se rapatrier…

Le master Evans avait remis au lendemain de compléter ses